L’ironie de la souveraineté dans un monde interdépendant

La quête de souveraineté, d’indépendance et d’autonomie s’avère être un parcours semé d’embûches, nécessitant créativité, efforts, force et courage. La mondialisation, embrassée à bras ouverts, nous a fait perdre nos capacités, nos usines et industries, érodant des écosystèmes entiers. Nous sanctionnons ceux qui ne cadrent pas avec nos idéaux tout en collaborant hypocritement avec eux.

L’Europe, tout en réprimant la Russie, continue de se fournir en métaux critiques indispensables auprès d’elle. Selon une enquête de Disclose, malgré l’invasion de l’Ukraine, les entreprises européennes comme Airbus et Safran, ont importé plus de 13 milliards d’euros de métaux tels que le titane, l’aluminium ou le nickel de la Russie depuis 2022, alimentant ainsi la machine de guerre du Kremlin.

Par ailleurs, la récente décision de la Chine de restreindre les exportations de graphite a relancé le débat sur la nécessité de créer des stocks stratégiques de matières premières critiques en Europe, mettant en lumière notre dépendance envers des nations tiers.

La contradiction est manifeste: nous aspirons à dominer, à mener des guerres, à imposer notre leadership global, tout en étant prisonniers d’une interdépendance inévitable. Nos objectifs contradictoires menacent de nous faire imploser sous le poids de nos complexités et ambitions de puissance démesurées, dans un monde où la domination est un rêve lointain.

Stockages stratégiques de métaux critiques : l’impensé européen